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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/39

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mais vue, mais le moment se rapporterait à peu près à l’âge de l’enfant, et je me suis quelquefois figuré que la petite était à elle. Voulez-vous regarder les petits vêtements qui sont venus avec elle ? Dieu la bénisse !

Mais madame Leigh s’était trouvée mal. La joie, la honte, un élan d’affection pour le petit enfant l’avaient accablée, et Suzanne eut quelque peine à la faire revenir à elle. Lorsqu’elle reprit ses sens, elle était tout impatience de voir les petits vêtements. Au milieu de ce paquet était un chiffon de papier dont Suzanne avait oublié de parler et qui était attaché au paquet. Il portait ces mots d’une écriture ronde :

« Appelez-la Anne. Elle ne pleure pas beaucoup et elle a déjà de la connaissance. Que Dieu la bénisse et me pardonne ! »

L’écriture ne donnait aucune lumière ; mais le nom, Anne, tout ordinaire qu’il fût, semblait quelque chose de remarquable. Madame Leigh reconnut d’ailleurs au premier coup d’œil une petite blouse faite d’un morceau d’une robe achetée par elle et sa fille à Rochdale.

Elle se leva et étendit ses mains au-dessus de la tête inclinée de Suzanne comme pour la bénir.

— Dieu vous bénisse et vous témoigne sa misé-