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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/40

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ricorde au besoin, comme vous ayez fait à ce petit enfant.

Elle prit dans ses bras la petite fille en faisant un effort pour sourire, et elle l’embrassa tendrement à plusieurs reprises en répétant : « Nancy, Nancy, ma petite Nancy ! » L’enfant se laissait faire et finit par la regarder à son tour en souriant.

— Elle a ses yeux, dit la mère à Suzanne.

— Je ne crois pas l’avoir jamais vue. Je pense qu’elle doit être à elle d’après la robe. Mais où peut-elle être ?

— Dieu le sait, dit madame Leigh. Je ne veux pas croire qu’elle soit morte. Je suis sûre que non.

— Non, elle n’est pas morte. De temps en temps, je trouve un petit paquet sous la porte, avec cinq ou six francs dedans ; une fois, il y avait dix francs. J’ai cinquante francs en tout qui appartiennent à Nancy. Je n’y touche jamais, mais j’ai souvent pensé que la pauvre mère se sent près de Dieu quand elle apporte cet argent. Mon père voulait que le sergent de ville la guettât ; mais j’ai dit que non ; si on la guettait, peut-être qu’elle ne viendrait pas, et ce serait l’arrêter dans une si sainte action, que je n’en ai pas eu le cœur.

— Oh ! si je pouvais la trouver ! je la prendrais