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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/75

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goût pour moi. C’était grâce à son secours, et surtout grâce à elle-même, que j’avais reçu une meilleure éducation qu’il n’appartenait naturellement à la fille de son régisseur ; mais cela ne fait rien à l’histoire.

Madame Rochdale était debout devant sa glace avec une robe de velours noir, elle était toujours en noir, parfois avec un ruban gris ou lilas. Elle venait d’ouvrir un écrin et elle attachait à son cou et à ses bras blancs et ronds encore, en dépit de ses quarante-cinq ans, des joyaux de famille qu’elle n’avait pas portés depuis vingt ans.

Je les admirais.

— Oui, c’est joli, mais je ne me reconnais plus avec des diamants, Marthe. Je les porterai deux ou trois fois, et puis, je les abandonnerai à ma belle-fille.

— À votre belle-fille. Est-ce que M. Rochdale ?…

— Non, répondit-elle en souriant, M. Rochdale n’a pas encore fait son choix, mais j’espère qu’il ne tardera pas. Les jeunes gens font bien de se marier de bonne heure, surtout quand ils sont riches et bien nés. Je serai bien contente quand mon fils aura choisi une femme.

Elle avait l’air de croire qu’il n’avait qu’à choisir, comme les rois et les sultans.