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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/88

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Le jeune homme consentit à ce nouveau délai, il ne dit pas une seule fois que c’était bien dur. Madame Rochdale recommença à dire, mais d’un ton moins assuré, qu’ils se marieraient à Noël suivant.

Cependant notre jeune maître avait l’air parfaitement satisfait : il chassait, il pêchait, il se promenait dans les champs comme de coutume et son entrain était étonnant.

Il continuait également ses promenades au clair de lune avec une persévérance louable. Une ou deux fois j’entendis assurer qu’il ne se promenait pas seul.

Mais tout le monde dans le pays était si attaché au jeune maître, tout le monde respectait et aimait tant sa mère, qu’il se passa quelque temps avant que le plus faible écho de ces mauvais bruits arrivât aux oreilles de madame Rochdale.

Je n’oublierai jamais le jour où elle l’apprit.

Elle m’avait envoyé chercher pour l’aider à cueillir du raisin ; elle aimait souvent à faire sa récolte elle-même pour envoyer les plus belles grappes à ses amis ou aux pauvres malades dans le village. Elle était dans la serre quand j’arrivai. Un seul regard me fit voir qu’elle était troublée, mais elle arrêta la question avant qu’elle fût sortie de mes lèvres.