Aller au contenu

Page:Gautier - Constantinople, Fasquelle, 1899.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

X

LES BAZARS


Si vous suivez les rues tortueuses qui mènent à l’échelle de Yeni-Djami à la mosquée du sultan Bayesid, vous arrivez au bazar d’Égypte, ou bazar des Drogues, grande halle que traverse d’une porte à l’autre une ruelle destinée à la circulation des marchandises et des acheteurs. Une odeur pénétrante, composée des arômes de tous ces produits exotiques, vous monte aux narines et vous enivre. — Là sont exposés par tas ou dans des sacs ouverts, le henné, le santal, l’antimoine, les poudres colorantes, les dattes, la cannelle, le benjoin, les pistaches, l’ambre gris, le mastic le gingembre, la noix muscade, l’opium, le hachich, sous la garde de marchands aux jambes croisées, à l’attitude nonchalante, et qui semblent comme engourdis par la lourdeur de cette atmosphère saturée de parfums. « Ces montagnes de drogues aromatiques, » qui vous remettent en mémoire les comparaisons du Sir-Hasirim, ne sauraient vous arrêter bien longtemps.