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Page:Gautier - Fusains et eaux-fortes.djvu/165

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FUSAINS ET EAUX-FORTES.

il n’en est pas un qui se puisse regarder et qui soit d’un dessin supportable ; on pourrait presque assurer que jamais un des concurrents n’est arrivé à dessiner correctement une académie. Les études d’animaux sont également impuissantes et imparfaites ; il faut donc commencer, dans le cas donné, par faire une remise complète sur la prétention qu’on pouvait avoir de rencontrer des paysages historiques, c’est-à-dire des paysages où une action donnée tienne une certaine place et soit, réalisée avec quelque relief ; en supprimant de toutes les toiles exposées les figures d’hommes et d’animaux, qu’assurément elles y gagneraient !

Mais à tout le moins avons-nous des paysages, en consentant à les dépeupler ? La chose assurément est fort contestable, et il y a encore beaucoup à rabattre sur cette prétention ainsi restreinte. De quoi s’agissait-il ? De nous peindre un horizon de la Grèce, de reproduire une de ces natures riantes et privilégiées que caresse avec amour le soleil, et sur laquelle l’artiste ne saurait jamais trop répandre de trésors ; car l’imagination de tous les spectateurs se ferait ici complice de toutes les exagérations de beauté que la fantaisie du peintre aurait pu enfanter. Par un arrangement tout différent, tous les concurrents, en s’inspirant de la manière grave et sévère de Poussin, ont paru se faire une étude de donner