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Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/128

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STUTTGART


Lorsqu’on sort de Wiesbaden pour quelque promenade ou quelque excursion, l’œil est invinciblement attiré par l’aspect féerique d’un monument qui se détache du fond boisé des hautes collines. À le voir de loin, on ne distingue qu’une tache blanche où scintillent des paillettes d’or. Quand on se rapproche, on croit avoir devant soi un rêve des Mille et une Nuits, un kiosque de kalife, une mosquée de Bagdad, un tocador de sultane ; cinq coupoles d’or s’arrondissent gracieusement sur un toit à l’orientale. Mais bientôt vous vous apercevez que ce n’est pas la demi-lune de l’islam qui brille à la pointe de ces dômes, mais bien la croix à deux croisillons, la croix de Saint-André, symbole de