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Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/215

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maître, le Jean de Médicis et l’Alexandre, premier duc de Florence, tué par ce Lorenzaccio qui a fourni à notre poëte Alfred de Musset une étude toute Shakspearienne, du même Baccio ; le Vice triomphant de la Vertu, de Jean de Bologne, et surtout une Victoire, de Michel-Ange, destinée au mausolée de Jules II, d’une fierté si sublime, d’une tournure si grandiose, d’un dédain si superbe, qu’elle fait paraître toutes les autres figures plates, laides, communes, bourgeoises, triviales, presque abjectes, quelque belles qu’elles soient d’ailleurs. L’Alexandre et le Jean de Médicis, malgré leur air impérieux et féroce, ont l’air de bien petits garçons devant cette terrible et triomphante statue. C’est l’habitude de Michel-Ange de faire disparaître et de réduire à néant toutes les œuvres d’art qui se hasardent auprès de lui.

Remarquez, en passant, de belles portes en marqueterie, de Benoit de Maciano, qui a encadré dans des ornements d’un goût exquis les portraits de Dante et de Pétrarque, exécutés en bois de différentes nuances : c’est un chef d’œuvre de difficulté vaincue.

Un motif qui revient souvent dans les ornementations des plafonds et des corniches, ce sont des enfants qui jouent à la raquette avec des balles rouges : allusion