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Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/334

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cet immense bas-relief, divise en plusieurs compartiments par des architectures d’une délicatesse inouïe, où l’imagier Philippe de Bourgogne a représenté, derrière le chœur, le grand drame de la Passion, inépuisable thème de chefs-d’œuvre pour la statuaire et la peinture ; la chapelle du connétable, qui renferme les tombeaux en marbre blanc de don Pedro-Fernandez Velasco, connétable de Castille, et de sa femme ; cette bizarre chapelle de sainte Thècle, d’une si étonnante folie d’ornementation en style churrigueresque ; la chapelle du duc d’Abrantès, avec son gigantesque arbre généalogique de Jésus-Christ, si touffu, qu’il semble une forêt portant des patriarches sur ses branches en laissant luire le soleil et la lune à travers ses rameaux supérieurs ; cette menuiserie du chœur ou silleria, d’un caprice si inépuisable et si charmant ; ses retables d’une magnificence inouïe qu’autrefois nous avions essayé de décrire, — la jeunesse ne doute de rien et elle a bien raison ! — enfin tout ce que la cathédrale contient de beautés, de trésors et de prodiges. La tête renversée, nous contemplions ce puits aérien, ce gouffre vertigineux aux parois efflorescentes d’ornements, de colonnettes, de nervures, de stalactites sculptées, de niches à dais et à consoles de saints, de chérubins et d’anges