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Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome II.djvu/175

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sœur, continua-t-il, apprenez-moi donc où vous avez passé ces six mois éternels ? » J’éprouvais la plus grande honte à avouer à mon frère que j’étais entrée chez la mère de Léon sous un nom supposé. L’imprudence de ma conduite ne s’était jamais si bien fait sentir que dans ce moment. J’hésitais, et ne voulais pas mentir, lorsque mon frère qui m’examinait, prenant un ton plus sérieux, me dit : « Il a couru un bruit que nous n’avons jamais voulu croire, et que notre amitié pour vous a caché à mon oncle : on a entendu dire aux gens de madame de Courcel que vous aviez suivi le baron d’Ablancourt en Angleterre. Votre trouble me cause la plus grande inquiétude. — Ah ! mon cher Eugène, n’en croyez rien ; je suis toujours digne