Aller au contenu

Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
ESCAL-VIGOR

songeant aux deux autres, le regard fixe, loin de son interlocuteur.

— Ah çà ! qu’est-ce qui te prend ? Et notre pacte, qu’en fais-tu ? Je te veux pour légitime. Tu as des sous. Il me les faut. Ou préfères-tu que je dévoile à Balthus Bomberg et à Claudie Govaertz les chastes mystères de l’Escal-Vigor ?

— Tu n’en feras rien, Landrillon.

— C’est ce que nous verrons !

— Une proposition, dit-elle, je te donnerai l’argent ; je te donnerai tout ce que je possède, mais laisse-moi vivre ici et cherche une autre femme.

— L’aimerais-tu donc encore, ton bougre ? s’exclama le drôle. Tant pis. Il faut te résoudre à le quitter et à devenir madame Landrillon. Pas de bêtises. Tu as deux mois pour réfléchir et marcher…


Abandonner l’Escal-Vigor ! Ne plus voir Kehlmark !

La fatalité voulut qu’au comble de l’angoisse, la malheureuse rencontrât Henry de Kehlmark et que celui-ci, provoqué par son visage bouleversé, la prît de nouveau à partie :

— Bon, encore ta figure macabre ! C’est enten-