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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/229

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ESCAL-VIGOR

présent. Il se bornait à l’entretenir du faux ménage de Blandine et du comte, mais sans lui faire entrevoir encore une irrégularité morale autrement choquante, énorme.

Le dominé, qui se cassait la tête pour renverser et perdre le Dykgrave, ne se fût jamais arrêté, même en imagination, à une arme si maléfique que celle dont Landrillon comptait se servir. Ah la terrible explosion ! Si cette mine-là éclatait un jour, les pires chenapans devraient lâcher l’indigne favori ! Pas un homme honnête dans l’île ne tendrait encore la main au réprouvé.

— Comment faire, mon cher monsieur Landrillon, demandait, en attendant, le curé à son nouvel allié, pour exorciser, pour retourner ces fanatiques, pour les détacher de cet ensorceleur, de ce corrupteur ?…

— Oui, oui, corrupteur n’est pas trop dur ! l’interrompait Landrillon, avec un rire en dedans qui eût donné à supposer bien des choses à un autre qu’à ce pasteur rigoriste mais borné.

— Notez, protestait celui-ci, que je n’en veux pas à ce mauvais noble, mais que je suis uniquement entraîné par mon zèle pour la religion, les bonnes mœurs et la cause du bien !…