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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/230

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ESCAL-VIGOR

— Pour bien faire, mon révérend Monsieur, reprenait Landrillon, avec sa mine chafouine, il nous faudrait découvrir chez le comte de Kehlmark une transgression qui heurterait un préjugé terrible et en quelque sorte indéracinable dans notre ordre social et chrétien ; vous comprenez ce que je veux dire, une abomination qui crierait non seulement vengeance au ciel, mais aux pécheurs les moins timorés…

— Oui, mais qui nous fournira la preuve d’un forfait de ce genre ! soupirait Bomberg.

— Patience, mon révérend Monsieur, patience ! nasillait cauteleusement le mauvais domestique.


Bomberg tenait ses supérieurs ecclésiastiques au courant de la tournure plus favorable que prenaient leurs affaires.

Continuellement entreprise par Landrillon, Claudie commençait à s’impatienter des lenteurs et des temporisations du comte de Kehlmark. Ce qui contribuait à l’irriter, c’est que dans le pays les prétendants évincés ne se gênaient point pour se moquer d’elle et même la chansonner dans les cabarets. Landrillon lui faisait accroire que Blandine tenait encore le Dykgrave. Aussi la pa-