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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/247

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III

Ce jour-là, passé midi, les femmes de Smaragdis déambulent par bandes, de baraque en baraque, de taverne en taverne, criardes, turbulentes, provocantes, et battent ensuite les routes, du soir jusqu’au fond de la nuit.

De leur côté, les jeunes gens aussi rôdent par coteries, bras dessus, bras dessous. Les mâles entreprennent les femelles, mais celles-ci se montrent encore plus agressives.

Au début de la campagne, il ne s’agit que d’escarmouches, d’un simple assaut de propos graveleux, de parades et de bravades.

Des deux parts on se nargue, on s’échauffe. Mille agaceries. On se provoque de la parole et même du geste.