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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/258

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ESCAL-VIGOR

— Quand je vous assure, mes friandes poulettes, que ma présence là-bas est indispensable, je ne me suis déjà que trop attardé !

Et il voulut passer outre, presser le pas.

— Tarare ! On t’attendra encore ! Tu vas retourner avec nous au village ; tu nous feras danser toutes ; et ensuite, pour la reconduite, tu choisiras l’une de nous, avec qui tu te comporteras selon la loi des honnêtes gens de Smaragdis… ! Montre que tu es un digne Govaertz !

Il continuait à se défendre ; elles le harcelaient, excitées par Claudie :

— Oui, oui, il faut qu’il y passe ! Il paiera son tribut comme les autres ! À chacun son devoir, à chacune son dû ! Sus au récalcitrant ! Ton patron attendra bien. Une heure de plus ou de moins ne fait rien à l’affaire !…

Il se débattait non sans impatience rageuse, effarouché ; mais elles étaient solides, se piquaient au jeu. Plus il rechignait, plus elles se torchaient de lui.

— Hardi, mes filles ! À l’assaut mes gaillardes ! N’y aura-t-il personne pour faire danser ce grand nicaise !

Dans le conflit elles flairaient le mâle séveux et