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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/143

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pour acquérir la certitude. Mais, parce que nous ignorons quelles sont les circonstances déterminantes, devons-nous penser qu’elles sont arbitraires, sans liaison, sans ordre, enfin qu’elles manquent aux conditions qui se rencontrent dans toutes les réalités qui sont à notre connaissance ?

Concluons donc que la distinction entre les faits contingents et les faits nécessaires est, quant au fond, la même qu’entre les faits dont on ignore et ceux dont on connaît la nature.

L’univers, ce fait unique dont l’existence tourmente depuis si longtemps l’esprit des philosophes, s’il était mieux connu, paraîtrait nécessaire. Cette opinion a été soutenue. Des distinctions entre l’intelligence et la matière, distinctions dont nous avons signalé l’origine, ont fait remonter la nécessité jusqu’à Dieu ; et l’idée de Dieu a été formée sur le modèle de notre intelligence. On a dit : « Dieu est nécessaire ; sa volonté est libre, il a voulu l’univers ». Mais en disant, « sa volonté est libre », on a rompu la chaîne ; car, s’il a pu ne pas vouloir l’univers, l’univers n’émane plus de lui comme les vérités secondaires émanent de l’unité néces-