Aller au contenu

Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saire dont elles font partie. Il est clair que le sentiment de liberté qui accompagne les déterminations de notre volonté a été le modèle qu’on a suivi, et pourtant ce sentiment lui-même ne peut nous empêcher de reconnaître que notre volonté est souvent entraînée par les lois irrésistibles de la nécessité. Il est vrai que nous délibérons très réellement ; mais nous nous décidons. Semblables à la balance dont les deux plateaux sont chargés, nous oscillons ; mais le poids le plus fort détermine la situation où le système demeure en repos.

Il est naturel que la délibération nous donne le sentiment de notre liberté, et nous distraie même de la prévision d’une détermination, qui, bien que nécessaire, nous semble avoir été sur le point d’être changée en une détermination contraire. Aussi une personne instruite à la fois de la position et du caractère d’une autre personne, prévoit-elle avec certitude le parti que prendra celle-ci, qui, étonnée de cette espèce de prédiction, assure, et avec vérité, qu’il s’en est peu fallu qu’elle n’ait agi d’une façon différente.

Plus on réfléchit, plus on reconnaît que la