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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/150

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conditions de l’être est mieux comprise dans chaque sujet. On dirige ses efforts vers leur réalisation ; mais on ne les confond plus avec les conditions particulières qui appartiennent en propre à la vérité individuelle, dont la découverte fortuite a décelé l’existence d’un ordre de phénomènes longtemps inaperçu. L’expérience est consultée ; on veut d’abord multiplier les faits, en variant les circonstances dans lesquelles ils peuvent se manifester. Le sentiment intime de l’analogie avertit l’observateur de l’existence des lois qui n’apparaissent pas encore, et l’on s’applique à séparer les circonstances qui compliquent les résultats, en cherchant pour chacune d’elles les plus grandes et les moins grandes influences. Alors les faits se classent, ils présentent un enchaînement, un ordre. Les lois dont l’existence avait été prévue se manifestent, et une branche nouvelle de la science s’ajoute à des connaissances plus anciennes. À cette période, on ne possède cependant encore que la partie expérimentale. La théorie est créée lorsque, la nature des faits s’étant prêtée à une expression analytique, on est parvenu à tirer de cette expression des conséquences conformes à