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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/168

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applications ; et si l’analogie sert à l’invention, elle n’est pas moins utile à l’étude des sciences déjà faites. Je n’approuve pourtant pas qu’on lui applique la dénomination de méthode. L’analogie n’est pas d’invention humaine elle existe par elle-même. Notre intelligence est apte à la reconnaître. Elle aide nos premiers efforts, elle instruit l’enfant. Quelquefois aussi elle l’induit en erreur et, quoiqu’il ne s’agisse alors que des idées les plus communes, il est aisé de voir que les déviations de nos premiers jugements sont produites par la même cause qui a enfanté les systèmes hasardés. Partout la tendance à la généralisation, dont la cause première est le sentiment intime de l’unité de l’être, a précipité le jugement en avant de l’expérience, dont il aurait dû attendre les données.

Il nous reste à présenter quelques considérations sur l’état des lettres aux diverses époques dont nous avons examiné les opinions systématiques.

On sait que les anciens, si mal informés des phénomènes naturels, si ignorants à l’égard des lois qui régissent les faits qu’ils ne pouvaient pas ignorer, et si fertiles pourtant en généralités pro-