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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/169

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pres à embrasser l’univers entier, avaient atteint la perfection dans tous les genres d’écrire. Ne nous en étonnons pas. Le sentiment du beau était pris dans les lois mêmes de la nature intellectuelle de l’homme ; et les observations n’avaient besoin ni du secours des instruments imaginés par les modernes, ni de la constance et de la maturité de raison, qui remplacent, chez ces derniers, cette fraîcheur d’imagination, dont une entière indépendance faisait peut-être la force et la grâce.

L’art d’émouvoir et celui de plaire n’ont besoin que de la connaissance des choses humaines. Il était dans la nature de l’esprit humain de se réfléchir d’abord vers lui-même. S’il a pu errer en y cherchant le modèle de l’univers, et le but, la cause finale, de toutes les existences placées en dehors de la sienne, il ne pouvait se tromper par rapport aux lois de son être. À cet égard, l’homme a été naturellement placé dans la position qu’il n’a prise que fort tard par rapport aux objets extérieurs. Il a observé les faits intellectuels ; ils étaient trop près de lui pour qu’il ne sût pas les bien voir.

Le génie, qui sait à son gré reproduire et trans-