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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/349

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« Quand la femme se noie, la société sombre avec elle, et la vraie civilisation d’un peuple peut se mesurer au respect dont l’homme entoure la compagne de sa vie.

« Les anciens donnaient un nom à l’enfant qui atteignait l’âge de raison. Nous avons dû donner un nom à votre école désignée jusqu’ici par la périphrase incommode « d’école de la rue de Jouy », et la recherche de ce nom n’était pas, je vous l’avoue, sans offrir quelque difficulté à vos parrains.

« Comment n’aurions-nous pas songé d’abord à cet aimable archevêque de Cambrai, si supérieur à son état et aux idées de son siècle, lui qui parle avec tant de tristesse « des ténèbres de la caverne profonde où l’on tenait enfermée et comme ensevelie la jeunesse des filles ». Mais le nom de Fénelon avait été donné, dans Paris même, à un lycée de l’État, et d’ailleurs, par un sentiment facile à comprendre, nous ne voulions pas vous mettre sous un autre patronage que sous celui d’une femme.

« Sévigné alors ? l’État nous avait devancés en invoquant le souvenir de l’illustre marquise pour l’école normale supérieure de Sèvres.

« Un autre nom du grand siècle était sur toutes les lèvres, et, chose singulière, chacun hésitait à le prononcer. Quelle maîtresse en pédagogie pourtant que Mme de Maintenon ! qui mieux qu’elle aima et connut les jeunes filles ? « Il faut égayer leur éducation »,