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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/154

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boulets sur la ville mon Te Deum pour une bataille gagnée par Cobourg ; huit Turcs furent tues devant les cafés : pas plus d’humeur pour cela qu’auparavant.

Enfin Votre Excellence verra par mes rapports comme tout s’est passé. Le maréchal Loudon, à qui je me suis plaint des excès commis sur notre territoire, est parvenu à traverser la Save, ainsi que je l’ai désiré. Ou est bien brave, ou bien peu brave, comme on voudra l’entendre, quand on est malade. Plutôt que de fatiguer mes jambes dans les broussailles de la Sanspitz, où j’étois ailé placer une division pour soutenir la tranchée contre les sorties, je préférai, l’autre jour, d’essuyer les balles de quelques Turcs qui me visoient dans une embrasure de canon, d’où je les regardois. Si je m’étois bien porte je n’aurois pas quitte la tranchée : je n’y allois qu’environ deux heures tous les jours. Étant ainsi plus général que soldat, j’ai pu faire de meilleurs arrangemens, et imaginer de placer une batterie dans la Kriegs-Insel, deux cents toises en avant de celle du prince Eugène. C’est là que je fus le plus exposé, car j’y travaillois en plein jour, et j’y fis tuer entr’autres vingt braves ouvriers Syrmiens.

Enfin, nous voilà tous contens, et moi