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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/172

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Le maréchal étoit un peu fatigué, L’Empereur lui chercha un baril, le fit asseoir, et se tint debout, avec tous les généraux qui l’entouroient, pour lui rendre une espèce d’hommage. Voici une lettre de Charles lui-même.

Nous avons Sabacz. J’ai la croix. Vous sentez bien, papa, que j’ai pensé et vous, en montant le premier à l’assaut.

Qu’y a-t-il de plus touchant au monde ! Que n’ai-je été à portée de lui donner la main ! Je vois bien que j’ai son estime, par ces mots : j’ai pensé à vous ; mais je l’aurois encore mieux méritée. Je suis trop ému pour continuer. Je vous embrasse, mon cher comte.


Ce 15 Mai.


Solvitur acris hiems, grata vice veris. Le prince Potemkin est à Cherson ; il installe Nassau à la tête de sa flottille, dont je me promets des merveilles. C’est encore un grand mérite du prince, de l’avoir imaginée, créée et équipée si vite.

On m’envoie des chiffres. Ah ! mon Dieu, la drôle de chose que vous avez, vous autres ! Le diable m’emporteroit cent fois plutôt que d’y rien comprendre. J’aime mieux envoyer des courriers, ou me servir de cosaques ; en général cela me plaît d’écrire tout simplement