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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/213

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ou Serviennes, y assistent. C’est la grande noblesse de Semlin.

Quand quelques Turcs passent les frontières, je les corrige : Osman Bacha m’en remercie, et dit qu’il ne peut pas se faire obéir. Comme j’aime mieux le taquiner que de me contenter de lettres d’excuse, l’autre jour, devant faire un feu de réjouissance pour une petite victoire dans la Moldavie ou le Bannat, j’ai fait charger à boulets toute mon artillerie, pour venger une tête coupée à une sentinelle de Mychalowicz, Cela a réussi. Il y a eu huit curieux de tués au pied de la forteresse. Le Bacha a trouvé cela apparemment tout naturel. J’avois espéré qu’il se fâcheroit. Je ne me plains pas de quelques coups de fusil qu’on me tire quelquefois, par gaieté, quand je me promène.

Mais un lieutenant-colonel de nos postes avancés, du côté de Pantschowa, ayant désapprouvé qu’on en eût fait autant à un capitaine de Branakocsky, s’en plaignit à Aga Mustapha, qui lui répondit ainsi :

Je te salue, voisin Terschitz. Tu dis qu’il y a un armistice. Je ne m’y connois pas. Tu me parles du Bacha de Belgrade. Je ne veux pas dépandre de lui : Tu m’offres tes secours, en cas que j’aie des besoins. Apprends que la sublime Porte ne me laisse manquer