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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/238

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et presque jeté à l’eau en Hollande, lapidé en Suisse, boxé en Angleterre, et au moment d’y être pris pour matelot par la liberté de la presse. J’ai été aimé à Venise par la mère du Doge. J’ai manqué d’être pris sur un vaisseau par les Ragusains, qui ont la liberté de piller partout. Je ne connois pas assez Lucques et Saint-Marin pour en parler. Je m’imagine que Gènes porte dignement son nom. C’est une très-belle chose que la liberté, mais la voilà eu bonnes mains. Des manans qui se font ministres d’un Roi prisonnier ! des curés législateurs ! des avocats politiques, et des jeunes gens qui ne peuvent pas payer le mémoire de leurs tailleurs, veulent payer les dettes de l’État !

J’en reviens aux lettres de Voltaire. Pourquoi insulte-t-il Votre Majesté Impériale sur son nom de Catherine que je protège, et qui n’est pas effrayant comme celui de M. Pallas, dont il parle ?

Ce qui m’a encore bien diverti dans ce volume de lettres, c’est d’y trouver déjà vos aveux d’ignorance, vos impossibilités de faire des vers, et la grande maxime que, lorsqu’il s’agit de coups, il vaut mieux en donner qu’en recevoir.

Votre Majesté Impériale me pardonne-t-elle