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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/239

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d’avoir ri ? Sans cela j’aurois pleuré de ne plus lui entendre dire de ces choses-là, qui, avec cent mille autres, rendoient les fleuves, les déserts, les palais, les campagnes, les résidences, les châteaux gothiques et autres, les fêtes, les gondoles et les galères si agréables.

Elle sera débarrassée de moi, c’est-à-dire de me lire et de me répondre, à peu près en même tems que de Gustave et de Selim, qui vaut bien le Mustapha de Voltaire, mais non pas son Mahomet. Elle leur répondra : je vous donne la paix, en même tems qu’elle daignera me dire : je vous donne le bon soir. L’exactitude de Votre Majesté à me répondre m’embarrasse, quoique ses lettres fassent mon bonheur et soient des titres que l’assemblée nationale ne peut pas m’ôter. On voit bien que je ne suis pas janséniste, car ces Messieurs n’approchent de la Divinité qu’une fois par an, ou deux tout au plus, et je m’aperçois que voilà deux fois que cela m’arrive depuis quatre mois, et trois fois depuis neuf. Je vais m’arrêter jusqu’au mois de Janvier 1791. Quelle différence de ces bonnes lettres de votre auguste bonhomie, avec l’esprit lourd ou diffus, ou le vague et l’alambiqué des Jordans, de d’Argens, et même de d’Alembert et de ses correspondans ! Il me semble que la massue d’Hercule ne