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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/345

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L’Océan, me dit-il, vous allez me faire faire bien des réflexions là-dessus. On lui annonça un homme de Genève qui l’ennuyait : vite vite, dit-il, du Tronchin ; — c’est-à-dire qu’on le fit passer pour malade. Le Genevois s’en alla. Que dites-vous de Genève, me dit-il un jour, sachant que j’y avois été le matin. Je savois que dans ce moment-là il détestoit Genève. — Ville affreuse ! lui répondis-je, quoique cela ne fût pas vrai. — Je racontai à M. de Voltaire, devant madame Denys, un trait qui lui étoit arrivé, croyant que c’étoit à madame de Graffigny. M. de Ximénes l’avoit défiée de lui dire un vers dont il ne lui nomma pas tout de suite l’auteur. Il n’en manqua pas un. Madame Denys, pour le prendre en défaut, lui en dit quatre, qu’elle fit sur-le-champ. Eh bien ! Monsieur le Marquis, de qui cela est-il ? — De la chercheuse d’esprit, Madame.

Ah ! Ah ! bravo ! bravo ! dit M. de Voltaire : pardi, Je crois qu’elle fut bien bête. — Riez-en donc, ma nièce. Il étoit occupé alors à déchirer et paraphraser l’histoire de l’Église par l’ennuyeux abbé de Fleury. Ce n’est pas une histoire, me dit-il, en en parlant, ce sont des histoires. Il n’y a qu’à Bossuet et à Fléchier que je permette