Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/37

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Autre Lettre Au Roi de Pologne, vers la fin de 1786.


Puisque V. M. veut encore perdre un quart d’heure du tems qu’elle emploie si bien à gagner l’amour de tous ceux à qui elle daigne se faire connoître, voici ma seconde entrevue. Tout cela n’est piquant que pour vous, Sire, qui avez connu le Roi, et qui découvrez dans des mots, simples pour un autre, des traits de caractère. On n’y voit jamais la confiance, ou tout au moins la bonhomie qui caractérise Votre Majesté. On peut, avec elle, se permettre de l’abandon ; mais, avec le Roi de Prusse, il faut être toujours sous les armes pour riposter et garder un juste milieu entre une petite attaque et une grande défense. Je vais au fait, et je vous parlerai de lui pour la dernière fois.

Il m’avoit fait promettre de venir à Berlin ; je me hâtai d’y aller d’abord après cette petite guerre qu’il appeloit un procès pour lequel il était venu en huissier, disoit-il, faire une exécution : le résultat en fut pour lui, comme on sait, beaucoup de dépenses d’hommes, de chevaux et d’argent, quelque apparence de bonne foi et de désintéressement ; peu d’hon-