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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/54

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trop durs dans ses portraits, mais tendus par le travail du cabinet et les fatigues de la guerre, s’adoucissoient en écoutant ou en racontant quelque trait d’élévation ou de sensibilité. Jusqu’à sa mort, et peu de tems encore auparavant, malgré bien des petites légèretés qu’il a su que je m’étois permises en parlant ou en écrivant, et qu’il n’a sûrement attribuées qu’à mon devoir, qui étoit opposé à ses intérêts, il a daigné m’honorer des marques de son souvenir, et il a chargé souvent ses ministres de Paris et de Vienne de m’assurer de sa bienveillance.

Je ne crois plus aux tremblemens de terre et aux éclipses de la mort de César, puisqu’on n’en a pas éprouvé à la mort de Fréderic-le-Grand.

Je ne sais si de grands phénomènes de la nature, Sire, annonceroient le jour où vous cesseriez de régner ; mais c’est un phénomène dans le monde qu’un Roi qui gouverne une République, en se faisant obéir et respecter pour lui-même, autant que par ses droits.