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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/73

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Nous passons en revue, en voiture, tous les états et les grands personnages. Dieu sait comme nous les accommodons. — Plutôt que de signer la séparation de treize provinces, comme mon frère George, dit Catherine II, avec douceur, je me serois tiré un coup de pistolet. — Et plutôt que de donner ma démission, comme mon frère et beau-frère, en convoquant et rassemblant la nation pour parler d’abus, je ne sais pas ce que j’aurois fait, dit Joseph II.

Ils étoient aussi du même avis sur le Roi de Suède, qu’ils n’aimoient pas, et que l’Empereur, disoit-il, avoit pris en guignon en Italie, à cause d’une robe de chambre bleu et argent, avec une plaque de diamans. L’un et l’autre convinrent qu’il a de l’énergie, du talent et de l’esprit. — Oui, sans doute, leur dis-je, en le défendant, puisque les bontés qu’il m’a témoignées, et un grand caractère que je lui ai vu déployer, m’attachent à lui : V. M. devroit bien empêcher un libelle affreux dans lequel on ose traiter comme un Don Quichotte un prince bon, aimable et doué de génie.

Leurs Majestés Impériales se tâtoient quelquefois sur les pauvres diables de Turcs. On jetoit quelques propos en se regardant. Comme