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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/74

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amateur de la belle antiquité et d’un peu de nouveautés, je parlois de rétablir les Grecs ; Catherine, de faire renaître les Lycurgues et les Solons. Moi, je parlois d’Alcibiade ; mais Joseph II, qui étoit plus pour l’avenir que pour le passé, et pour le positif que pour la chimère, disoit : — Que diable faire de Constantinople ?

On prenoit comme cela bien des îles et des provinces, sans faire semblant de rien, et je disois, en moi-même : — Vos Majestés ne prendront que des misères, et la misère. — Nous le traitons trop bien, dit l’Empereur, en parlant de moi ; il n’a pas assez de respect pour nous. Savez-vous, Madame, qu’il a été amoureux d’une maîtresse de mon père, et qu’il m’a empêché de réussir, en entrant dans le monde, auprès d’une Marquise, jolie comme un ange, et qui a été notre première passion à tous les deux ?

Point de réserve entre ces deux grands Souverains. Ils se contoient les choses les plus intéressantes. N’a-t-on jamais voulu attenter à votre vie ? Moi, j’ai été menacé ; Moi, j’ai reçu des lettres anonymes. Voici une histoire de confesseur, et des détails charmans et ignorés de tout le monde y etc.

L’Impératrice nous avoit dit un jour, dans sa