Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/177

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cri de frayeur qui partit, et fut dans l’instant étouffé par la crainte d’être entendu. Je sentis qu’on se retirait dans le coin du lit. Une pareille façon d’agir augmentait ma surprise. Je crus que je la ferais bientôt cesser en expliquant mes intentions, et cette explication fut de porter la main entre les cuisses de ma vieille : elles étaient redevenues tout ce qu’on pouvait les souhaiter pour exciter les plus vives émotions, plus douces et plus fermes qu’elles ne me l’avaient encore paru. Ma main ne s’y arrêta pas longtemps, quelque plaisir qu’elle y sentît : elle passa au conin. Je dis conin, et non pas conasse, parce que ce n’en était plus une. La motte, le ventre, les tétons, la gorge, tout était devenu aussi doux, aussi uni, aussi élastique qu’à une jeune fille. Je maniais : on me laissait faire ; je baisais, je suçais avec toute la vivacité que l’idée de jeune et de jolie peut inspirer : point de résistance. Au contraire, mon feu rallumait celui de la belle, elle cessait de soupirer et se rapprochait insensiblement de moi. Je m’approchais d’elle. Je fus bientôt en état de lui faire sentir que je savais changer des soupirs de tristesse en soupirs d’amour. Je l’enconnai.

— Ah ! me dit-elle alors, mon cher abbé, quel hasard a pu te conduire ici ? Que ton amour va me coûter de larmes !

Ce tendre discours m’aurait arrêté tout court, si le transport qui m’animait n’eût permis de faire autre chose que sentir, que serrer tendrement ma nymphe, que répondre aux vives caresses dont elle m’accablait par des caresses aussi vives, que confondre mes soupirs avec les siens, et de sceller enfin par des élancements de volupté réciproque, les délices qui les avaient précédés.

L’extase finit. Je me rappelai les paroles qu’on venait