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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/180

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si je n’avais pas été en humeur de faire autre chose.

— Ah ! que je vais avoir de plaisirs ! reprit-elle en se le mettant. Pousse, cher ami, pousse !

Il n’était pas besoin de me le dire : j’enfonçai, et, m’appesantissant sur sa gorge, sur son sein, je la couvrais de baisers de feu ; je restais immobile, j’y mourais.

— Fais donc ! me dit Nicole, en se remuant avec des transports qui me tirèrent de mon assouvissement extasique ; fais donc !

Je me mis aussitôt à lui allonger des coups de cul, des coups de vit, qui lui allaient, disait-elle, jusqu’au cœur. Que ceux qu’elle me rendait allaient bien plus loin ! Ils portaient le feu, ils me lançaient des torrents de délices jusqu’aux parties les plus reculées de mon corps. Ô décharge ! tu es un rayon de la divinité, ou plutôt n’es-tu pas la divinité même ? Pourquoi ne meurt-on pas dans tes transports ? La mère du dieu des buveurs ne mourut-elle pas quand Jupiter, cédant à ses instances, la foutit en Dieu ? Car, ne vous y méprenez pas, messieurs les mythologistes, ce n’est pas l’appareil, l’éclat, ni la majesté du souverain des cieux, qui ravirent le jour à Sémélé : c’est le foutre embrasé qui sortait de son vit. Mahomet, je suis ta loi, je suis ton plus fidèle croyant ; mais tiens-moi parole ; fais-moi jouir pendant mille ans des embrassements continuels du plaisir toujours renaissant, de la décharge délicieuse que tu promets à tes fidèles avec tes houris rouges, blanches, vertes, jaunes ; la couleur n’y fait rien, que je décharge, c’est tout pour moi[1].

  1. Comme la religion mahométane n’est faite que pour le plaisir de la couille, Mahomet n’a pas oublié de placer dans son paradis des espèces de Devizules capables de le procurer : ce sont ces houris rouges, blanches, jaunes, vertes à discrétion.