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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/252

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— Ah ! me dit-elle, le plaisir me suffoque ; je meurs !

Ses membres se roidissent, elle donne un coup de cul, j’en rends deux, nous déchargeons encore…

Nous répétâmes sans discontinuer, jusqu’à ce que la nature, trop faible pour l’ardeur de nos désirs, refusât d’y répondre, et nous forçât de lui donner quelque relâche. Je profitai de ce moment pour courir à la cuisine, où l’on me donna, sur ce qui devait aller à l’infirmerie, de quoi réparer les forces de plus d’un malade. Je dis que je l’étais. Je revins à ma chambre. Je trouvai ma chère dévote plongée dans la tristesse ; je la dissipai par mes caresses, et j’attendis que nous eussions satisfait un besoin plus pressant pour m’informer du sujet de son chagrin. Nous soupâmes le plus commodément qu’il fût possible, et sans faire beaucoup de bruit, de crainte qu’on ne s’aperçut du trésor que je cachais, et qu’il ne fut confisqué au profit de la piscine, suivant les règles de l’Ordre.

Comme nous étions tous deux extrêmement fatigués, nous songeâmes plutôt à nous reposer qu’à causer. Quand nous eûmes fini notre repas, nous nous mîmes au lit : mais nous ne nous vîmes pas plutôt nus, que le repos s’enfuit bien loin de nous : je portai la main au con de ma dévote, source et tombeau des délices que j’avais goûtées ; elle porta la sienne à mon vit, et, admirant sa grosseur, sa longueur, la fermeté de mes couilles :

— Ah ! me dit-elle, je ne suis plus surprise que tu m’aies réconciliée avec un plaisir que j’avais résolu de haïr !

Je songeais moins à lui en demander la cause qu’à lui faire sentir, en le lui faisant goûter de nouveau, qu’elle avait eu tort de former une pareille résolution. Elle me reçut avec une vivacité qui m’aurait ranimé dans les