à mesure qu’elle pousserait. Ah ! qu’elle semait de
délices dans ce charmant badinage ! Mais elles n’étaient
que le prélude de celles qui devaient suivre. Le ravissement
me fit perdre toute connaissance ; je demeurai
pâmée dans les bras de ma chère Monique. Elle était
dans le même état : nous étions immobiles. Je revins
ensuite de mon extase. Je me trouvai aussi mouillée
que la Sœur, et, ne sachant à quoi attribuer un pareil
prodige, j’avais la simplicité de croire que c’était du
sang que je venais de verser ; mais je n’en étais pas
effrayée, au contraire : il semblait que le plaisir que je
venais de goûter m’eût mise en fureur, tant je me sentais
d’envie de recommencer. Je le dis à Monique ;
elle me répondit qu’elle était lasse et qu’il fallait
attendre un peu. Je n’en eus pas la patience et je me
mis sur elle, comme elle venait de se mettre sur moi.
J’entrelaçai mes cuisses dans ses cuisses, et, me frottant
comme elle l’avait fait, je retombai en extase.
— Eh bien ! me dit la Sœur, charmée des témoignages que je lui donnais du plaisir que je ressentais, es-tu fâchée, Suzon, que je sois venue dans ton lit ? Oui, je gage que tu me veux du mal d’être venue te réveiller.
— Ah ! lui répondis-je, que vous savez bien le contraire ! Que pourrais-je vous donner pour une nuit aussi charmante ?
— Petite coquine, reprit-elle en me baisant, va, je ne te demande rien : n’ai-je pas eu autant de plaisir que toi ? Ah ! que tu viens de m’en faire goûter ! Dis-moi, ma chère Suzon, poursuivit-elle, ne me cache rien : n’avais-tu jamais pensé à ce que nous venons de faire ?
Je lui dis que non.