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Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/93

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chai quelque refuge qui pût me dérober au ressentiment de Toinette. N’en trouvant pas, je me jetai sous le lit. Toinette reconnut le motif de ma frayeur et tâcha de me rassurer. — Non, Saturnin, me dit-elle ; non, mon ami, je ne veux pas te faire de mal. Je ne la croyais pas sincère et je ne sortais pas de ma place. Elle vint elle-même pour m’en tirer ; voyant qu’elle tendait les bras pour m’attraper, je me reculais : mais j’eus beau faire, elle me prit, par où, par le vit ! Il n’y eut plus moyen de m’en défendre. Je sortis ou plutôt elle m’attira, car elle n’avait pas lâché prise.

La confusion de paraître in naturalibus ne m’empêcha pas d’être surpris de trouver Toinette toute nue, elle qui, un moment avant, s’était offerte à mes yeux dans un état presque décent. Mon vit reprenait dans sa main ce que la crainte lui avait fait perdre de sa force et de sa roideur. Avouerai-je mon faible ? En la voyant, je ne pensai plus à Suzon : Toinette seule m’occupait. Bandant toujours fort, et mes craintes subordonnées à la passion, j’étais bien en peine. Toinette me serrait le vit, et moi je regardais son con. Que fait ma ribaude ? elle se couche sur le lit et m’entraîne avec elle. — Viens donc, petit couillon, mets-le-moi, là, bon ! Je ne me fis pas prier davantage, et, ne trouvant pas de grandes difficultés, je le lui enfonçai jusqu’aux gardes. Déjà disposé par le prélude que j’avais fait avec Suzon, je sentis bientôt un flux de délices qui me fit tomber sans mouvement sur