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Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/94

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la lubrique Toinette, qui, remuant avec agilité la charnière, reçut les prémices de ma virilité… C’est ainsi que, pour mon premier coup d’essai, je lis cocu mon père putatif ; mais qu’importe ?

Quelle foule de réflexions pour ces lecteurs dont le tempérament froid et glacé n’a jamais ressenti les fureurs de l’amour ! Faites-les, messieurs, ces réflexions ; donnez carrière à votre morale ; je vous laisse le champ libre, et ne veux vous dire qu’un mot. En bandant aussi fort que je bandais, vous foutriez, quoi ? le diable !

J’allais répéter un aussi charmant exercice, quand nous fûmes interrompus par un bruit sourd qui partait de ma chambre. Toinette, qui comprit de quoi il s’agissait, se leva en criant au père de finir. Elle se rhabilla aussitôt, me dit de me remettre sous le lit et courut pour empêcher que les choses ne fussent poussées plus loin.

À peine eut-elle le dos tourné, que je volai au trou. J’aperçus le moine qui tenait dans ses bras Suzon qui s’était rhabillée, mais dont le cotillon et la chemise étaient levés. Le froc du moine l’était aussi, et je jugeai que le bruit ne venait que de l’extrême grosseur du membre de sa révérence, qui faisait sans doute des efforts inutiles pour le faire entrer dans un endroit qui n’était pas fait pour lui. Le débat finit à l’aspect de Toinette qui fondit sur les combattants, arracha Suzon des bras de l’incestueux célestin, et lui donna, avec deux, ou trois soufflets, la liberté de sortir. Il semblait