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Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/10

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de la poésie scientifique

l’exemple de la régression, et presque sanctionné par avance la réaction[1]

Or, sans insister, de cette « réaction » organisée et non exempte de petitesse morale, il ressort ceci : C’est que les habiletés, les emprunts déguisés et incohérents, les demi-assertions, le tout ouvertement ou occultement patronné par des hommes d’étroite conception philosophique et artistique (qui donc, soutiennent encore dogmatiquement la persistance de l’Énergie en de mêmes modes ou son retour à d’antérieurs états), ont seulement démontré que les idées émises et les œuvres des Devanciers sont viables et nécessaires, puisqu’ainsi l’on s’en avoue maladroitement les prisonniers incapables d’apport personnel. Ou, si on ne leur prend rien, on ne peut s’évader d’eux qu’en régressant dans une imitation ressassée du passé…




Mais nous avons hâte maintenant de nommer des poètes, parmi les principaux, survenus depuis dix ans environ et quelles que soient leurs tendances, qui, de non commune valeur et aimant leur art, d’aucuns en étant les passionnés et les tourmentes, honorent cette heure ou sont de l’espoir, — ou notoires, ou encore tout nouvellement révélés :

MMmes Delarue-Mardrus et Valentine de Saint-Point, de qui le tempérament puissant est touché de persuasion


  1. Nous aurons à parler tout à l’heure des Écoles « Symbolistes ». — Mais, l’un des plus notoires en elles, M. Gustave Kahn, n’a-t-il pas dit en son volume Symbolistes et Décadents, que le Symbolisme est moins une innovation que l’extrême développement du Romantisme et du Parnasse. Et M. Mauclair (L’Art en Silence) : « Leur mouvement est un mouvement de forme, plutôt que d’idées ».