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Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/11

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de la poésie scientifique

scientiste. La première est d’une inspiration troublante et comme psycho-physiologique. Mme de Saint-Point, elle, se hausse somptueusement au penser philosophique, près d’une « Métaphysique émue » : cette expression dont nous résumions en un article notre pensée, et que deux autres poètes rappelaient en des Déclarations, à leurs premiers livres se réclamant nettement de la « Poésie scientifique » : MM. Georges Duhamel et René Arcos.

Mmes de Noailles, Mendès et C. Perrin. Encore qu’il appartienne à la génération précédente, M. Sébastien-C. Leconte, qui, dans la Préface de son volume Le Sang de Méduse, préconise l’union avec la Science, avec sa philosophie, et appuie encore mes dires en rappelant la tradition de l’Orient.

M. Abel Pelletier, poète évolutionniste, de notre génération aussi, qui après un long silence, recommence sa publication. Nous nommerons son superbe Drame en vers (premier d’une Trilogie), Titane, d’intensité psychique et verbale, créateur d’une sorte d’ambiance de mystère où resurgit modernement le thème de la Fatalité antique. — C. M. Savarit, d’hier aussi, qui publie maintenant une suite de livres se commandant, poèmes dont le premier, Comme la Sulamite, est un chant d’une suavité émotive pressante s’élevant sur la pensée évolutionniste à une philosophie altruiste.

M. Fernand Gregh, qui, avec un talent romantique, est de divers des Devanciers de légers reflets. Mais ses idées sur « l’Humanisme », se réduisent à l’exaltation trop simpliste de la vie, sans précision de sens philosophique, spiritualisme vague et sentimental.