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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/124

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LE POSSÉDÉ



Ne crois point me tromper par ton calme sourire,
Énigme de science et de sérénité,
Par la bonté si douce et par la majesté
De ton noble visage où Dieu même se mire !

Sombre maîtresse au cœur de plomb, aux yeux d’onyx,
Qui tends à mes baisers ta bouche empoisonneuse,
Ô rose de l’Enfer, ô Vénus vénéneuse,
Née, en un froid minuit, des flots bourbeux du Styx,

Ton manteau violet, ta lourde robe verte,
Qui semblent te vêtir de belladone en fleur
Sous les tulles de deuil qui chantent ta douleur,
Tes bijoux d’améthyste aimantés pour ma perte,