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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/166

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Il y a eu, comme toujours, grande presse au dernier moment, sur le passage des envois, à la porte nº 9. Rapins et maîtres mêlés, confondus sur les degrés du grand escalier de pierre, ont fraternellement imité le chant du coq, entonné les scies de rigueur pendant le défilé. Les camarades se sont retrouvés ; les forts ont été salués, les chétifs, blagués. Des feutres d’un autre âge ont été signalés çà et là, campés sur des yeux enfantins et des barbes fluviales, ainsi qu’aux jours d’émeute reparaissent les types de barricadiers. La dernière peintresse est revenue, toujours pareille, émue et empanachée, filant les yeux baissés, dissimulant, dans un foulard, sa « nature morte » encore fraîche.

On a hurlé des « bans » pour Carolus, espéré vainement Sarah Bernardt. Enfin les gardiens du Palais ont repoussé la foule au dehors. À cinq heures, les portes se sont