Aller au contenu

Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui, je l’espère, ont été depuis jetés à la porte, me firent passer la nuit au violon.

Le lendemain, sans que j’y comprisse rien, deux hommes, qui étaient alors mes camarades, Gil-Naza et Stoëquart, vinrent me chercher en voiture et me conduisirent à Ever, dans un asile d’aliénés.

C’est ma première étape.

Le premier moment de stupéfaction passé, je repris mes sens ; j’examinai l’entourage, assez propre. Un vieux, qui se disait roi de tous les pays, m’offrit le trône de Belgique, dont il ne se souciait plus, puis me quitta pour aller souffleter lentement et méthodiquement un idiot qui chantait en bavant.

Je restai là vingt-quatre heures, assez mal traité. J’ai subi la cellule et la camisole de force.

Puis Vallès vint me chercher, un ma-