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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/152

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La rieuse cuisinière, ne voyant personne, s’imagina que Joseph, pour compléter la ressemblance, imitait aussi la voix de son maître.

— C’est bien comme cela qu’il t’appelle, dit-elle. Ah ! ah ! ah !… c’est bien comme lui !

— Rosalie ! cria de nouveau le maître, de plus en plus irrité.

Et Rosalie, ne voyant personne et poursuivant son idée, répondait :

— C’est cela… je crois l’entendre… quoi !

Enfin le maître, hors de lui, jeta par terre la canne qui le rendait invisible, et s’en vint saisir au collet son insolent valet de chambre, avec la seule main qui fût capable d’exprimer sa colère.

— Monsieur ! s’écrie la cuisinière anéantie.

— Monsieur ! dit le Frontin désarmé.

— Je vous chasse tous deux.

— Mais monsieur…

— Je vous chasse, entendez-vous ? silence ! Donnez-moi ce qu’il me faut pour m’habiller : demain vous sortirez d’ici tous les deux.

Il s’habilla.

Le valet, voyant la verdure qui recouvrait