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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/204

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de Limoges, un homme très-respectable qui venait nous voir souvent à Chanteloube. Il était cousin du président, et il avait épousé en premières noces la nièce d’un procureur général ; lui-même enfin était directeur des contributions.

Hilarité mystérieuse.

— Ma fille lui plut, il me la fit demander en mariage par le sous-préfet, lui-même ; je fis part de cette proposition à ma fille ; mais cette union disproportionnée l’effraya (le prétendant avait soixante-quatre ans). La petite me demanda trois jours pour réfléchir, et au lieu de réfléchir, mademoiselle fit les vers qu’elle va avoir l’honneur de vous dire.

— Cette femme parle fort bien en public, dit l’un de nos grands orateurs.

— Je n’ai pas écouté, dit un autre ; quel est le sujet ?

— Une jeune fille qui refuse en mariage un directeur des contributions.

— C’est très-poétique. Et pourquoi ? Ce refus est-il motivé ?

— Nous allons le savoir. Quelques défauts,