Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/208

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gard s’inspirait, toute sa personne s’embellissait. Cette harmonie de la beauté, de la jeunesse et de la poésie était un ensemble séduisant. Et puis, il y avait une conviction de bonheur dans toute son âme qui détournait la critique. La malveillance se sentait impuissante contre ce jeune cœur, si riche d’espérance, si bien armé en joie pour l’avenir.

Clarisse obtint le plus brillant succès. Elle sut plaire enfin.

Savez-vous à qui elle ressemblait ? Connaissez-vous mademoiselle Antonia Lambert, cette jeune personne dont la voix est si belle, qui chante avec inspiration, comme on voudrait dire les vers ? — Eh bien ! c’est elle qui peut seule donner l’idée de Clarisse. Comme elle, Clarisse était grande et svelte ; elle avait les mêmes yeux bleus, les mêmes cheveux blonds, le même doux sourire, le même gracieux maintien, et dans les manières ce mélange de confiance et de modestie que donne l’union d’une extrême jeunesse et d’un grand talent.

Si tout le monde était ravi, que ne dut pas