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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/41

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s’occupe jamais des affaires des autres ; elle est discrète et immobile : c’est une statue — mais une statue à qui il faut faire des politesses ; c’est ennuyeux.

Eh bien ! ces femmes-là font les mêmes folies que les autres ! c’est révoltant !

Madame Poirceau ne fut frappée de la beauté de Tancrède que comme maîtresse de maison. Un si beau jeune homme n’était nullement dangereux pour elle : madame Poirceau ne se serait jamais permis d’aimer, dans sa position, un homme aussi remarquable.

Cachez donc une intrigue avec un héros comme celui-là ! — Les prudes savent s’imposer de grandes privations ; elles ont en cela plus de mérite que les femmes vertueuses : celles-ci, du moins, ont pour elles la vertu, les autres n’ont pas même l’amour.

Madame Poirceau n’avait que faire des hommages de Tancrède, elle avait depuis longtemps trouvé l’homme qu’il lui fallait, et elle s’en tenait là.

Or, voici l’homme qu’elle avait choisi.

C’était un monsieur âgé de trente-cinq ans,