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Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/51

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toute impossibilité, de vous donner la place que je vous avais promise. J’en suis vraiment bien contrarié ; vous me plaisiez tant ! tout ce que je savais de vous me parlait en votre faveur. Mais j’ai dû céder, j’ai dû me rendre ; ma femme est une femme raisonnable, très-raisonnable, voyez-vous ; elle n’est pas de ces évaporées qui aiment à traîner à leur char de beaux élégants, des muscadins, des gants jaunes, comme on dit aujourd’hui. Non, c’est une femme simple, qui ne cherche point à briller, et je ne vous cacherai point que votre extrême beauté l’a effarouchée.

Tancrède, à ces mots, fit un mouvement de surprise ; il y pensait si peu à sa beauté ! et à madame Poirceau encore moins !

— « Il n’est pas convenable, m’a-t-elle dit ce matin, continua cet excellent directeur de la compagnie d’assurances contre l’incendie, il n’est pas convenable qu’un si bel homme entre chez nous, cela ferait jaser ; avec un mari vieux et infirme, une femme ne doit point admettre dans sa maison un jeune homme d’une beauté si remarquable, cela serait aller au