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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/124

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près de l’âge d’Akrivie, et Charles. Pour élever celui-ci et lui faire obtenir son entrée dans la marine, il avait fallu bien des efforts et une longue résignation à bien des misères. Charles le savait non seulement par ses yeux, mais par son cœur, et vivre pour sa mère et pour Effie était le grand mobile de son âme et un but toujours présent à ses pensées. Il n’avait d’autre idée que d’arriver à faire l’existence aussi belle que possible à ces deux êtres chéris. Pas de palais qu’il n’examinât d’un œil critique et ne se promît d’acheter, s’il en valait la peine, afin d’y loger ses idoles un jour. Il ne prétendait rien leur rendre, et voulait tout leur donner. Quant à lui, il était résolu à ne point se marier, pour s’occuper uniquement des enfants d’Effie lorsqu’elle aurait épousé le plus jeune, le plus beau et le plus riche des membres de la chambre des lords. À la vérité, Akrivie venait de faire sur lui une impression qui le bouleversait ; mais il trouvait que la jeune Naxiote ressemblait à Effie. Norton s’en douta, et dit au jeune homme :

— Scott, ne trouvez-vous pas que cette jeune personne rappelle Effie ?