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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/15

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à cause d’elle, et on la considérait comme son héritière assurée, ce qui n’était pas sans rehausser sensiblement l’éclat de ses perfections aux yeux des gens raisonnables.

La mère de cette jeune merveille, madame Palazzi, avait été très belle, un peu grasse, un peu lourde, des yeux de gazelle plus doux que vifs et plus vifs qu’intelligents ; mais en somme tout cela constituait une grande beauté à la manière méridionale, et le comte Jérôme n’avait pas eu tort. L’étroite union de ces deux personnes paraissait des plus heureuses. Toutefois, les mauvaises langues assuraient que ce ciel n’était pas, non plus que les autres, exempt d’orages. Il est certain que vers 1825, après de longues années déjà de la plus belle passion de la part des deux amants, les curieux avaient constaté certains faits, dont on ne parlait d’ailleurs qu’avec beaucoup de prudence, et qui, dégagés des exagérations, se réduisaient à peu près à ceci :

Il était arrivé de Paris un jeune homme de l’île, qui venait d’y terminer son éducation. C’était un fort beau garçon ; on le nommait le comte César Tsalla ; ne vous étonnez pas de