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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/16

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tous ces comtes : soit dit en passant, les Vénitiens en avaient peuplé leurs territoires ioniens. Le comte César avait été formé par une société choisie de ces dames aimables qui accueillaient si bien la jeunesse étrangère à la Grande-Chaumière et ailleurs. Il avait été fort distingué par des personnes sensibles et avait conçu de lui-même une assez bonne opinion. Madame Palazzi lui parut charmante ; il ne vit aucune raison de le lui cacher ; Jérôme Lanza en témoigna un peu d’humeur ; César n’en devint que plus insistant ; Madame Palazzi ne laissait pas que de rougir quand elle le rencontrait ; était-ce de plaisir, était-ce d’impatience ? C’est ce qu’il serait assez difficile de décider, et peut-être serait-il arrivé de grands troubles dans la maison de Denys Palazzi, qui lui-même commençait à regarder un peu de travers la nouvelle connaissance de sa femme, si tout à coup, subitement, et sans que l’on pût savoir ni comment, ni pourquoi, le beau César disparut.

On s’en étonna. Les Vénitiens étaient gens contenus et prudents, et les descendants de leurs anciens sujets le sont de même. On fit des observations, mais sous la couverture. Per-